JOURNAL
ChristVoici plus d’un an que je n’ai plus pensé à VousDepuis que j’ai écrit mon avant-dernier poème PâquesMa vie a bien changé depuisMais je suis toujours le mêmeJ’ai même voulu devenir peintreVoici les tableaux que j’ai faits et qui ce soir pendent aux mursIls m’ouvrent d’étranges vues sur moi-même qui me font penser à Vous. ChristLa vieVoilà ce que j’ai fouillé Mes peintures me font malJe suis trop passionnéTout est orangé. J’ai passé une triste journée à penser à mes amisEt à lire le journalChristVie crucifiée dans le journal grand ouvert que je tiens les bras tendusEnverguresFuséesÉbullitionCris.On dirait un aéroplane qui tombe.C’est moi. PassionFeuRoman-feuilletonJournalOn a beau ne pas vouloir parler de soi-mêmeIl faut parfois crier Je suis l’autreTrop sensible
Août 1913