Aube Viens donc ! Regarde le soleil à son méridien, et de l’autre côté la nuit foule déjà sous ses pieds le Maroc. Dante I L’aube rien qu’une aurore pour l’apparition de ces dunes mal arrimées qu’une rétine vague avance à mon insu espace d’envol d’ultimes paraboles esquisse dans les fièvres de soleils rétrécis c’est surgis d’entre les rêveries que m’émeuvent ici le feuillage et son écrit en ornement qui s’exténue rétention de passereaux sur les murs du délirium régions mortes d’autres périphéries rien qu’une aurore extension de moi-même au hasard des nues au paroxysme de la nuit niée y compris celle dont je m’affranchis mes phalanges blêmes pour mesurer sa trace ont capturé des lieux que de jour le corps hallucine
..................................
Mostafa NISSABOURI, né en 1943, compte parmi les auteurs les plus représentatifs de la poésie marocaine de langue française. Ses écrits ont été publiés principalement dans Souffles et Intégral, deux revues qui ont contribué à créer l'espace culturel propice au renouveau de la littérature dans le Maroc contemporain. Il a publié, avant Approche du désertique (Al Manar, 1997 et 1998) trois recueils de poèmes qui ont fait date : La mille et deuxième nuit, Rupture et Aube(portfolio accompagné de sérigraphies de F. Belkahia).