Traduction de l’arabe : Noureddine Mhakkak
Elle se réveille au bout de la nuit
Elle jette un œil sur le boulevard vide,
Sauf des souffles saccades, qui la traversent
D’un temps à autre.
Seul, le sommeil marche, en vadrouillant
Entre ses tribus barbares,
Devant lui un groupe de nains.
La –bas des têtes irréelles regardent d’une fenêtre
Les restes de la neige collante avec les bords, comme
Si elles regardent sa dernière part
D’héritage des ancêtres.
Les lanternes se poussent avec les épaules, venantes
Des cavernes anachroniques
Qui n’emportent aucun secret.
Le ciel est vacant des étoiles
Les chameaux traversent le désert en cherchant
Les tentes de la tribu
Les trains rêvent des voyageurs.
Aucune personne … rien
Ferme le rideau
Peut- être tu ne peut pas supporter
La seine d’une ville qui se réveille.
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* De la chambre au café
Au matin lorsque je me réveille
Le monde se réveille dans ma tête
Avec ses êtres et son braillement
Qui écrabouille les os
Je quitte ma chambre qui ressemble
À une caverne pleine des morts
Et j’entre au café,
Je considère longtemps le verre ressemblant
À une vipère
Qui prélasse dans un midi estival
Et je pense qu’il est mon dernier verre dans cette ville.
Mais le jour est encore dans son commencement
Et moi, je vais embrasser des guerres et des baisers
Je découvrirai leur haleine après
Des siècles.
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*in (La tête du voyageur) recueil de poèmes,
Edition Toubkal, Maroc 1986. PP : 7-8
-Saif Alrahbi :
né en 1956 à Sultanate Oman. Ses poèmes sont traduits en plusieures langues.
-Noureddine Mhakkak :
Poète, romancier et critique littéraire et artistique marocain, naquit en I960 à Casablanca. Doctorat ès lettres. Polyglotte (arabe, français, anglais).