Souvent, je suis comme le Nil
Débordant de ses rives,
Puis se ressaisissant,
Je me replie, me resserre
Pour assurer la continuité.
Je suis le mot chargé d'émotions
Que nulle phrase ne sait exprimer !
Je suis comme l'enfant porteur du soleil
Dont le nom inconnu des prophètes
Fait trembler les rois.
En mon âme se succèdent
Les chagrins des générations...
Et maintenant, je m'en vais, le pas hésitant,
L'allure incertaine et la silhouette frêle,
Emportant la lumière entre mes mains.
in Chants de Brumes