Michel Deguy
Tu me manques mais maintenant
Pas plus que ceux que je ne connais pas
Je les invente criblant de tes faces
La terre qui fut riche en mondes
Quand chaque roi guidait une île)
A l’estime de ses biens (cendre d'
Oiseaux, manganèse et salamander)
Et que des naufragés fédéraient les bords)
Maintenant tu me manques mais
Comme ceux que je ne connais pas
Dont j’imagine avec ton visage l’impatience
J’ai jeté tes dents aux rêveries
Je t’ai traité par-dessus l’épaule
(Il y a des vestales qui reconduisent au Pacifique
Son eau fume C’est après le départ des fidèles
L’océan bave comme un mongol aux oreillers du lit
Charogne en boule et poils au caniveau de sel
Un éléphant blasphème Poséidon)
Tu ne me manques pas plus que ceux
Que je ne connais pas maintenant
Orphique tu l’es devenu J’ai jeté
Ton absence démembrée en plusieurs vals
Tu m’as changé en hôte Je sais
Ou j’invente