Le dramaturge libano-franco-québécois est l'artiste associé d'Avignon 2009. Il y présente la rétrospective des moments forts de son oeuvre.
Auteur, metteur en scène et comédien, Wajdi Mouawad, 39 ans, artiste associé du Festival d'Avignon cette année, semble être l'homme venu de nulle part dont le public avait besoin pour assouvir son besoin de consolation et de communion. Découverte en France grâce aux Francophonies de Limoges, puis au théâtre 71 de Malakoff et au Grand T de Nantes, plutôt que dans les grands théâtres nationaux, son oeuvre s'est fait connaître en douceur. Et sous la pression de l'enthousiasme d'un public bouleversé, salles debout, spectateurs en larmes, heureux de retrouver sur un plateau les émotions simplement compliquées en lesquelles ils se retrouvent.
Né en 1968 au Liban, qu'il quitte pour la France, dès le début de la guerre, en 1976, exilé une seconde fois au Québec, Wajdi (qui signifie "tu es ma vie") entre à l'école de théâtre et commence à écrire dès l'âge de 16 ans. Sans convaincre, sa première pièce, Willy Protagoras enfermé aux toilettes attire l'attention sur ce jeune homme bouillant et brillant sous des dehors de faux timide. Comptable de 17 pièces, de 7 feuilletons radiophoniques et d'un roman (Visage retrouvé, Actes Sud), l'audacieux dramaturge remet la narration à l'honneur à travers de grandes épopées intimistes. Des sagas où destinées particulières et histoire collective se mêlent dans un grand maelström d'amour, de douleur, de mort, de séparation et de pardon.
Sacré molière du meilleur auteur francophone en 2005, récompense qu'il refusa au nom de tous les auteurs dramatiques, il est l'un des metteurs en scène et auteurs les plus populaires en France. Le voici donc avec une rétrospective des moments forts de son oeuvre rassemblés sous le titre Le Sang des promesses. En commençant par Littoral (1997) ou l'histoire d'un garçon encombré du cadavre de son père, et en finissant aux Ciels, sous les auspices d'une Annonciation peinte par le Tintoret.
L'Expresse
08/07/2009