Pourriture du samedi soir
Le lait succédant au mauvais sommeil
Où les rêves sont également pleins de ronflement
Les marais sur lesquels flottent les grandes cages
De contrebande pleines de vêtements qui ne cessent d'uriner
Et les grandes bibliothèques avec les sceaux et les traités
Passent sur les marécages.
Ceux qui balbutient sur l'eau sans qu'on les voie
Ne sont pas les dieux d'une nuit
On rencontre leur bave - et peut-être leurs souillures -
Dans les passages
L'eau elle-même tremble de leur sénélité
Ces profondeurs meublées comme des bureaux
Les souterrains qui soupirent
Il n'y a pas de colère suffisante pour déchiqueter ces bouches gonflées Du lait de l'enfance et de la perfidie de l'âge.
Ces linceuls invisibles
Qui flânent dans les infinis de l'histoire
Des gouffres ouverts comme des fûts de vin
Où les citernes se remplissent de l'eau des égoûts
Dans un ordre secret.
Qui va libérer le premier rang
Pour la magnifique pomme momifiée
Qui va laisser le champ libre aux mâts des états des fous du pouvoir Qui légifèrent en cravacahnt leurs chiens.
Cet immense train qui fonce comme un ver solitaire
Il prend la fuite avec ses généraux morts et ses cadavres qui fixent les urinoirs
Et ses tombes de verre
Où nous sommes
Et dans cette belle somnolence sur la terrasse
Nous voyons des tombes blanches à l'infini
Des tiroirs blancs ouverts
Des cartes et des lettres en débordent jusqu'au bout du passage Pourriture qui se regénère des souvenirs
Odeur créatrice.